Jeudi 24 juin 1948 : Près de chez ma tante, le soir.
- « Si le monde ne prie pas mieux, il y aura une guerre presque terrible. »
Ce message date de 1948, cette année-là, des milices juives avaient chassé environ 750 000 Palestiniens de leurs foyers, soit plus de 80 % de ceux qui vivaient alors dans les territoires qui allaient devenir l’État d’Israël. Certes, le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations Unies proclamait la Déclaration universelle des droits de l’Homme en tant qu’« idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ». Mais que voit-on en Europe (guerre en Irlande, en Bosnie, en Ukraine), en Afrique (guerre d’Algérie, guerre au Rwanda, massacres au nord Kivu, guerre de Libye) en Amérique du sud (coups d’États), au proche Orient (guerres du Liban, guerre d’Irak, guerre de Syrie, au Yémen…), en extrême Orient ?
Et actuellement !
Alors, le message de Marie n’est-il pas un avertissement important ?
Notre Dame des étoiles parle d’une « guerre presque terrible » et l’Apocalypse aussi (et qui n’est pas la « Fin » du monde).
L’Apocalypse nous décrit une concentration du mystère d’iniquité sur une personne, le « faux prophète » et d’une grande bataille dite de l’Harmagedon (« Magdou » Ap 16, 14 de l’araméen)…
« Et je vis [sortir] de la bouche du dragon, / et de la bouche de la bête,
et de la bouche du faux prophète, / trois esprits impurs comme des grenouilles.
Ce sont, en effet, les esprits des génies, / ceux qui réalisent des signes,
qui vont sur les rois de l’univers pour les rassembler, / pour le combat de ce grand Jour de Dieu [qui] détient tout.
Voici, / il vient comme un voleur !
Bienheureux celui qui veille et garde ses habits, / afin qu’il ne marche pas nu et qu’ils ne voient sa honte !
Et il les rassembla dans le lieu qui est appelé en hébreu : Magdou » (Ap 16, 13-16 de l’araméen).
Les trois esprits démoniaques rassemblent les rois du monde entier pour la guerre : il y a une lutte au sommet pour la suprématie mondiale. Mais pas seulement. La bataille décisive est « le combat de ce grand Jour de Dieu » : c’est une lutte spirituelle. Le combat se jouera entre « Dieu qui détient tout », la Trinité sainte, et la fausse Trinité (dragon/ bête/ Faux prophète – Ap 16, 13).
Les adeptes de la fausse Trinité ne reconnaissent ni la divinité de Jésus ni la Trinité sainte, et donc pour eux, Jésus ne sauve pas, et ils ont inventé un faux salut qui est une imposture. La venue glorieuse du Christ accomplira le salut du monde par surprise, sous la forme d’un exorcisme des « esprits impurs ». Et l’on ne pourra plus dire, sous prétexte qu’il y ait eu du mal dans le monde, que Jésus ne sauve pas et n’est pas Dieu.
La venue glorieuse du Christ surprendra ceux qui se seront laissé aller à une certaine nudité parce que les démons les auront dépouillés de tout honneur. Au verset 14, les rois sont rassemblés par les démons, contre Dieu. Mais au verset 16, les rois sont rassemblés par un « il » singulier, c’est-à-dire par Celui qui vient : le Christ. C’est lui qui, malgré les apparences, est le maître de l’histoire.
L’Apocalypse ne se focalise pas sur le mystère d’iniquité, elle nous fait regarder le Christ qui vient, en promettant la béatitude aux fidèles : « Bienheureux celui qui veille ! » (Ap 16, 15). L’Église doit veiller, elle ne doit pas jouer le jeu satanique en se contentant d’un « renom » illusoire (5e Église), faisant le jeu de la bête dont le trône finit par être enténébré (Ap 16, 10-11 – 5e calice).
Jésus promet au vainqueur « l’étoile du matin » (Ap 2, 28), il est lui-même « l’étoile lumineuse du matin » (Ap 22, 16), dont l’ange est capable d’enchaîner Satan, permettant au règne de Dieu de se réaliser sur la terre comme au ciel, de sorte que les justes soient préparés à entrer dans l’éternité (Ap 22).
Le 24 juin est la fête de saint Jean Baptiste. Jean Baptiste annonçait lui aussi que le péché apporte la « colère » (le malheur) : « Il disait donc aux foules qui s’en venaient se faire baptiser par lui : "Engeance de vipères, qui vous a suggéré d’échapper à la Colère prochaine ? Produisez donc des fruits dignes du repentir » (Luc 3, 7-8). Cette Colère est celle du jugement eschatologique : le Christ qui reviendra avec un corps glorieux, comparable à celui du Christ ressuscité, et manifesté dans le monde entier.
Jean-Baptiste prépara la première manifestation du Jésus-Christ. La Vierge Marie, par ses apparitions, nous prépare à sa venue dans la gloire qui n’est pas d’abord la « Fin » du monde mais son « accomplissement », sa « plénitude (araméen shūlāmēh) » (Mt 13, 40), en attendant, il ne nous revient pas d’arracher l’ivraie du monde, mais de rester fidèles.