Notre dame des etoiles tournai diminuee

Marguerite commence son récit ainsi :

            « Mardi 2 mars 1948 : Dans la cour de l’école (l’école saint Joseph de la Madeleine), au-dessus de la grotte [de Lourdes], le midi. J’ai vu une étoile. »

            « Mercredi 3 mars 1948 : Dans la cour de l’école, au-dessus de la grotte, le midi. J’ai vu une étoile ; ensuite la Sainte Vierge. » 

Dans l’Ancien Testament, la bénédiction du païen Balaam sur les tentes de Jacob annonce la venue d'un astre (Nb 24, 17-19), c'est-à-dire, dans le langage de l'époque, la venue d'un roi. En effet, le roi de Babylone se faisait appeler « étoile du matin » (Isaïe 14,12) ; et les dieux païens étaient eux aussi associés à une étoile (cf. par exemple Amos 5, 26). L'étoile dans l'Ancien Orient était le signe d'un dieu, et par la suite, d'un roi divinisé. La Bible refuse de diviniser les rois d'Israël et on a vite reconnu que la prophétie de Balaam vise, bien au-delà de David, un Messie-Roi de nature véritablement divine.

L’Apocalypse exprime l’accomplissement de la prophétie de Balaam par Jésus : « Moi, Jésus, j'ai envoyé mon Ange publier chez vous ces révélations concernant les Eglises. Je suis le rejeton de la race de David, l'Etoile radieuse du matin » (Ap 22, 16). Jésus se donnera lui-même car l’étoile du matin c’est lui-même (Ap 22, 16) et il fera participer le vainqueur à sa royauté messianique (Ap 2, 26-28), avant d'offrir le royaume au Père ce Royaume du Fils « au Père » (1Co 15,24)[2] pour le temps qui n’aura pas de fin, l’éternité du temps du Père – à laquelle toute la création est appelée explique encore saint Paul (Rm 8).

Ainsi pourrions nous dire que les apparitions du 2 et 3 mars 1948 à Tournai nous plongent dans la perspective chrétienne de Jésus, le Messie Roi, (- le roi du ciel dont le roi de la terre n’est que le lieutenant, dirait Jeanne d’Arc, - le roi d’amour, dirait Yvonne-Aimée de Malestroit, - le Christ-Roi, Prince de la Paix, et Maître des nations, dirait sœur Olive Danzé…) 

De plus, en croyant à la divinité du Christ, et, quoiqu’il faille encore du temps pour véritablement sortir des coutumes barbares pour le moins brutales, Clovis a fait un acte d’humilité car il renonça à se faire considérer, selon les croyances païennes, comme un être divin, et il entra dans une relation de respect envers les évêques et d’obéissance envers la loi du Seigneur. Un respect et une obéissance que l’on retrouve chez la jeune Marguerite quand elle va transmettre le message des apparitions à monsieur le curé Vandercammen (1919-2009) et à l’abbé Graux.

Par ailleurs, et c’est mieux connu, l’étoile évoque l’astre qui guida les mages vers l’enfant Jésus, selon l’Evangile : « A la vue de l’astre ils se réjouirent d’une très grande joie. Entrant alors dans le logis, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage » (Mt 2, 10-11).

Le Seigneur ne cesse d’allumer des étoiles, toujours plus belles les unes que les autres, pour appeler un tel à reconnaître son Créateur, tel autre à se sanctifier, tel autre à se relever du péché, tel autre encore à l’héroïsme d’un sacrifice… 

Ayant rencontré le Christ, l’ayant accueilli comme l’étoile, c’est-à-dire comme roi de notre cœur, nous deviendrons à notre tour des étoiles pour les autres :

« Vendredi 5 mars 1948 : Près de chez ma tante, le matin.
J’ai demandé : Qui êtes-vous ? Elle a disparu. L’étoile est restée.
Et j’ai entendu une voix qui disait : "Je suis Notre-Dame des étoiles". [...] »

Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 2,12-18.
Ainsi, mes bien-aimés, vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ; ne le faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas.
Car c’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet bienveillant.
Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie. Alors je serai fier de vous quand viendra le jour du Christ : je n’aurai pas couru pour rien ni peiné pour rien.
Et si je dois verser mon sang pour l’ajouter au sacrifice que vous offrez à Dieu par votre foi, je m’en réjouis et je partage votre joie à tous.
Et vous, de même, réjouissez-vous et partagez ma joie.

 


[1] Extrait de : Claire MARTIGUES, Le Pacte de Reims, Ed. Saint-Michel, 1962.

[2] Attention : certaines traductions françaises (et uniquement françaises) tronquent ce verset 1Co 15,24 en transforment l’adverbe qui signifie une postériorité (« ensuite ») en un banal « alors » qui indique une quasi-simultanéité (c’est-à-dire « juste après » ou « en même temps »). Clairement, le but est de nier que saint Paul parle là de trois phases ou étapes, réduites ainsi à deux par la fusion de la deuxième et de la troisième. Voici le passage entier de 1Co 15,22-26 traduit littéralement et difficile à comprendre à cause de sa concision (nous avons ajouté de brèves précisions) :
[1Co 15, 22] « C’est dans le Christ que tous revivront
[23] mais chacun à son rang : [étape 1 d’où découlent 2 et 3] en prémices (ou premiers fruits ‒ araméen), le Christ (manifestant la puissance de la résurrection) ;
ensuite (grec ep-eita / araméen bāṯarken, derrière) ceux qui seront au Christ lors de sa venue [étape 2] ;
[24] ensuite (eita / araméen wəhāydēn, plus tard) sera le terme [de l’étape 2] quand il remettra son Royaume à Dieu le Père [étape 3] après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance [les Justes participeront à la Résurrection en contribuant à soumettre les forces du Mal, objet de l’étape 2 justement].
[25] En effet, c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis [rappel de l’étape 2].
[26] Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort » [rappel de l’étape 3, conformément aux trois étapes décrites en Ap 20-21 ; dans la gloire, il n’y a plus ni génération ni mort] (1Co 15, 22-26).

Couverture face eschatologie congo

Nouveauté !

L'avenir du monde et des défunts

Un manuel pour dire l'essentiel sur la venue glorieuse du Christ et sur le passage de la mort,
avec des récitatifs évangéliques,
des schémas clairs,
des chants pour retenir l'essentiel.
Un message d'espérance pour le monde et pour chacun d'entre nous.

Françoise BREYNAERT a préparé ce manuel d’eschatologie à destination des séminaristes, et de tous ceux qui désirent une formation solide, en résumant ses ouvrages de recherches, La bonne nouvelle aux défunts, nouveau paradigme de la théologie des religions, Via romana, Versailles, 2014 (Préface Mgr Minnerath). La Venue glorieuse du Christ. Véritable espérance pour le monde. Editions du Jubilé (octobre 2016). L’Apocalypse revisitée. Une composition orale en filet. Imprimatur. Parole et Silence, 2022.

La révélation chrétienne est porteuse d’une espérance formidable.

La Fin du monde n’est pas pour demain, il faut d’abord que le Christ revienne et anéantisse l’Antichrist par le souffle de sa venue, alors l’humanité atteindra le but pour lequel elle a été créée et se préparera dignement à l’éternité, tel est le sens des Écritures et notamment de l’Apocalypse.

Ciel, purgatoire et enfer sont des vérités enseignées par les Écritures. Nul n’est sauvé sans le Christ, mais ce que l’on a trop oublié, c’est que les défunts rencontrent le Christ dans l’heure de la mort. Ceux qui ont fait le bien viennent à la lumière, les autres non. Cette rencontre sera bien évidemment une surprise pour les non-chrétiens qu’il vaut mieux évangéliser avant…

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